Demain, mercredi 23 mai 2012, en début d’après-midi, après une vingtaine de jours de tournage et de montage intenses, notre équipe vidéo quitte le camp de l’expédition scientifique « Phou Hin Poun Laos 2012-2013 » en compagnie d’entomologistes, d’un logisticien, d’une botaniste et de dizaines de kilo de bagages.
C’est donc un peu l’heure du bilan pour tous et, en ce qui nous concerne, on peut dire qu’il est très bon. Il y a encore quelques jours, voire quelques heures, nous nous demandions comment nous allions boucler notre plan de production.
Andréa et Johann en plein travail de montage
Et puis naturellement, avec une bonne dose d’organisation et un regain d’énergie d’on ne sait où, les tournages se sont enchaînés. L’équipe des mammalogistes arrivée ce week-end et pour laquelle nous avions prolongé notre séjour a été d’une grande disponibilité pour nous permettre de réaliser en un temps éclair un sujet sur leurs travaux. Il ne nous manque, et à eux les premiers, que des (images de) captures de rongeurs. Depuis hier soir, ils arrivent malicieusement à chiper sans se faire prendre les bouts de banane des pièges posés au sol. Ce matin, l’un d’eux a même eu le culot de s’enfuir devant nous alors que nous inspections les cages. Il nous reste ce soir et demain matin pour tenter de filmer ces rats et autres mulots locaux un peu pudiques. Les 0,5% des images manquantes.
D’autres tournages se sont étalés sur près de trois semaines, comme celui avec les herpétologistes (spécialistes des serpents et des batraciens) ou celui des botanistes. Nous avons une très bonne étoile car une belle et longue averse tropicale s’est abattue cet après-midi sur le camp à la toute fin de notre interview de Francis Hallé, botaniste et directeur scientifique de la mission. Il s’agissait de notre dernier entretien filmé.
Cela étant, nous avons tout de même eu quelques pépins, comme la perte d’une caméra ou plus récemment d’un élément pour la prise de son, à 45 mètres du sol sur L’Étoile des cimes, de l’interview de son concepteur Gilles Ebersolt. Heureusement, nous avons pu trouver une solution. En plus d’entendre les grincements de l’architecture, l’impression d’être à bord d’une structure flottante de type embarcadère se confirme par le fait que tout ce qui tombe par dessus bord est perdu. Le reste de notre matériel commence également à montrer des signes de fatigue.
Côté humain, mes articulations de genoux râlent un peu, mes jambes ont des bleus dus aux ascensions à la poignée Jumard sur l’arbre porteur de L’Etoile des cimes, mais rien de plus. En ce qui concerne Johann, son coccyx s’exprime régulièrement après qu’il ait préféré se réceptionner dessus, dans la gadoue laotienne, plutôt que sur la caméra qu’il nous reste.
Malgré tout, nous nous en sortons donc très bien. Et c’est avec un sentiment de travail achevé que nous avons apprécié cette fin d’après-midi pluvieuse sous le « boukarou », la grande tente collective du camp où l’on aime papoter, montrer ses découvertes ou tout simplement rêvasser devant la forêt de piémont encore enrobée d’une brume cotonneuse.
Le Boukarou vu par Jean Baptiste Bernet
J’écris donc ces dernières lignes avec reconnaissance pour l’accueil très chaleureux des équipes scientifiques, logistiques et laotiennes de cette mission – qui ont été nos propres sujets d’étude. Je suis aussi très heureuse d’avoir vécu cette aventure professionnelle et évidemment humaine avec mon frère et co-équipier Johann qui n’a pas manqué d’enthousiasme et de rigueur sur ce tournage pour le moins atypique.
Un troisième épisode vidéo pour le blog de l’expédition est en route et nous prévoyons d’en produire un quatrième à notre retour. Certaines de nos images complèteront bientôt un reportage d’une équipe de la télévision laotienne et illustreront une interview par liaison satellite des organisateurs de la mission pour une chaîne de télévision française.
Notre souhait le plus cher est à présent de rapporter nos témoignages, nos sons et nos images sains et saufs en France (en plus de nous-mêmes car la route reste longue et épique). Puis d’arriver à les diffuser sous la forme, dans un premier temps, d’un webdocumentaire, l’un des premiers du genre sur une exploration scientifique au cœur de la biodiversité asiatique. Si le cœur vous en dit, vous pouvez soutenir et/ou relayer notre collecte de dons qui nous permettra de produire ce webdocumentaire en vous rendant sur le site de KissKissBankBank, rubrique « documentaire ». Vous y reconnaîtrez aisément sur notre affiche de présentation la montgolfière colorée volant au dessus de la canopée tropicale.
Andréa Haug
Bravo et merci à vous deux pour ces commentaires et ces images qui nous ont fait rêver et nous ont donné un peu le sentiment d’avoir aussi participé à l’expédition. Bon retour sain et sauf dans la jungle du monde urbain !
Toute ma reconnaissance pour votre travail accompli.
Ce travail , témoin lumineux du vécu partagé malgrè la distance, nous a fait en même temps nous sentir très proche de vous tous en mots, images, sons, et émotions !
Merci
Bonne continuation